Des chercheurs viennent de trouver un moyen de reproduire les réactions d'un corps à une activité physique, rapporte la revue "Cell Metabolism".
Publié le
| Le Point.fr
On le sait depuis longtemps : le sport a de nombreux bienfaits
sur le corps. Malheureusement, tout le monde n'a pas la possibilité de
pratiquer une activité physique. Les personnes obèses ou amputées ont
les plus grandes difficultés à bouger au quotidien. Or, comme le
soulignent les professeurs David James, Leonard Ullmann et Charles
Perkins au journal Science Daily,
le sport "est une des thérapies les plus puissantes pour de nombreuses
maladies, y compris le diabète de type 2, les problèmes
cardiovasculaires ou certains troubles neurologiques". Et d'ajouter
qu'il est donc "essentiel de trouver un moyen de créer un médicament qui
imite les bénéfices de ces exercices". Aujourd'hui, c'est peut-être
bientôt chose faite.
Pour établir ce schéma, les chercheurs se sont basés sur quatre hommes en bonne santé. Ces derniers se sont soumis à des biopsies musculaires avant et après une activité physique. C'est en comparant les deux tissus que les spécialistes ont remarqué les changements qui interviennent après une séance de sport. S'il a fallu trois ans pour réaliser ce schéma, les chercheurs misent sur une durée d'au moins dix ans avant de pouvoir créer cette pilule miracle.
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D'après les chercheurs, une pilule ne peut pas remplacer totalement la pratique du sport. © kubais, shutterstock.com
1 000 réactions moléculaires
Les chercheurs viennent de réaliser une sorte de réplique des réactions d'un corps à une activité sportive. "Nous savons depuis longtemps que le sport produit de nombreux effets sur l'organisme, mais c'est la première fois que nous avons pu réaliser cette cartographie spécifique et, grâce à cet outil, nous avons pu mesurer la complexité de ces mécanismes", confie l'un d'entre eux au site américain Quartz. Plus précisément, plus de 1 000 réactions moléculaires ont lieu après un effort physique sur quelque 562 protéines, ont constaté les chercheurs.Pour établir ce schéma, les chercheurs se sont basés sur quatre hommes en bonne santé. Ces derniers se sont soumis à des biopsies musculaires avant et après une activité physique. C'est en comparant les deux tissus que les spécialistes ont remarqué les changements qui interviennent après une séance de sport. S'il a fallu trois ans pour réaliser ce schéma, les chercheurs misent sur une durée d'au moins dix ans avant de pouvoir créer cette pilule miracle.
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Mimer par un médicament les effets moléculaires de la pratique de l'exercice physique
est une question qui suscite beaucoup d'intérêt et soulève tout autant
de recherche thérapeutique. Deux chercheurs, Shunchang Li, du School of Sport Science de Beijing (Chine), et Ismail Laher, de l'University of British Columbia de Vancouver (Canada), ont effectué une revue des pistes de recherches actuelles menées sur l'impact thérapeutique de ces « pilules de l'exercice physique ». Leur étude, publiée dans la revue Trends in Pharmacological Sciences d'octobre 2015, a cherché à analyser l'impact thérapeutique réel possible et la faisabilité de tels médicaments dans un avenir proche.
À ce jour, ce domaine est en pleine expansion. Les
deux chercheurs ont divisé les aspirants potentiels de telles pilules en
sous-catégories selon le type de molécules utilisé. Ils identifient trois limites principales.
Plusieurs laboratoires sont actuellement en phase
d'essai sur des modèles animaux. Les diverses molécules sur lesquelles
ils travaillent ciblent toutes les muscles squelettiques, qui sont les premiers à souffrir du manque d'activité physique
en cas de sédentarité prolongée. Malgré les connaissances accrues, les
effets attendus de tels médicaments se limitent, selon les deux
chercheurs, à améliorer la performance et la force musculaire, ainsi
qu'à réduire la consommation d'énergie.
Or, l'exercice physique permet aussi « l'augmentation de la fonction cognitive, la solidité des os et l'amélioration de la fonction, cardiovasculaire », explique Ismael Laher et « il est irréaliste de penser que des pilules de l'exercice puissent se substituer à la pratique, du moins pas dans l'avenir immédiat ».
D'après les chercheurs, une pilule ne peut pas remplacer totalement la pratique du sport. © kubais, shutterstock.com
Des médicaments aux effets secondaires méconnus
La seconde limite que décrivent les chercheurs est
relative à l'usage de telles pilules chez des personnes en bonne santé,
même si, pour autant, de tels médicaments auraient une utilité réelle
pour les patients incapables de pratiquer une activité physique
(personnes amputées ou atteintes de lésions de la moelle épinière ou de maladies métaboliques et musculo-squelettiques).
« Une pilule destinée aux personnes blessées à la colonne vertébrale pourrait être particulièrement intéressante au vu des difficultés qu'ont ces gens à faire de l'exercice , souligne Ismael Laher. Chez ces patients, on observe de nombreux changements négatifs dans la fonction cardiovasculaire et celle des muscles squelettiques. » Mais «
existe-t-il une approche alternative qui induise à la fois les
bienfaits de l'exercice physique et surmonte le problème de la mauvaise
observance ? », s'interrogent les chercheurs.
La dernière limite est celle des effets secondaires, en cours de test. Les doses optimales restent également à définir pour éliminer tout risque de mésusage ou d'abus.
Les chercheurs rappellent que la recherche en est à
un premier stade, très précoce, mais que nul ne sait rien encore de
l'effet à long terme de ces pilules.
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